07 Oct Pourquoi nous finançons le projet Voight-Kampff – et comment il pourrait changer le monde
Notre Fondation Jean-François et Marie-Laure de Clermont Tonnerre s’attache à soutenir financièrement des projets articulés autour de 5 thèmes principaux qui sont : l’art, la culture, l’éducation, les sciences et l’environnement.
L’innovation et la créativité sont deux des critères de prédilection retenus pour opérer les sélections.
« Notre rencontre avec Adam Kampff a en ce sens été tout à fait significative. Ce neuro-scientifique et informaticien américain, utilise de nouvelles technologies pour développer des outils expérimentaux et des paradigmes afin d’étudier la façon dont le cerveau construit son propre modèle du monde, un modèle cohérent reposant sur un fondement défini.
De là est né Voight-Kampff.
En quelques mots et pour appréhender l’intérêt de ce projet:
Nous sommes tous familiers de l’utilisation d’un beamer pour projeter des images ou un film sur un mur et maîtrisons de plus en plus la réalité virtuelle augmentée pour placer des informations dans l’espace. Mais la limite à tout cela c’est la présence des écrans qui agissent comme une barrière entre le monde virtuel et le monde physique.
Par ailleurs l’immersion souhaitée est inévitablement rompue lorsque les utilisateurs interagissent avec les écrans, du fait de l’ombre de leurs corps dans un espace physique lumineux (tout le monde n’a pas le pouvoir de Peter Pan …).
L’équipe dirigée par Adam Kampff est éclectique composée d’artistes, de neuroscientifiques, d’experts en technologie, qui ont unis leurs efforts et compétences pour concevoir une technologie à même de fonctionner comme notre cerveau humain, en utilisant l’espace.
Elle induit l’interaction des personnes entre elles d’une part et avec les informations numériques dans l’espace d’autre part, grâce à des centaines de mini projecteurs à faisceau laser orientable qui créent et contrôlent la lumière dans un lieu clos.
Voight Kampff permet un affichage multi vues et sans ombre et l’image dispose d’une mise au point infinie créée en balayant ces faisceaux lasers étroits selon un schéma rectangulaire.
Il s’agit d’une toute nouvelle forme d’espace ou physique et virtuel se confondent sans dépendre de la présence d’écrans 2D pour interagir avec l’environnement virtuel en ligne : c’est un nouvel espace interactif.
Il ne saurait être question de limiter cet usage à certains : cette technologie doit être ouverte à tous
Ces projecteurs consomment très peu d’énergie, sont bon marché – et le but est d’en diminuer encore le coût afin de les rendre le plus accessible possible – et ne présentent aucune dangerosité liée à une quelconque surchauffe.
Chacun doit pouvoir s’il le souhaite comprendre comment cela fonctionne, pour créer des applications et décliner ainsi les possibilités presqu’à l’infini. Tout espace peut en être équipé et devenir un décor interactif qui peut être fonctionnel (bureau virtuel), pédagogique, artistique ou encore historique…
La chambre d’un enfant ainsi équipée peut devenir le château de Poudlard ou le puit sans fond aux multiples tableaux dans lequel tombe Alice à la poursuite du lapin blanc.
Mais votre bureau peut aussi devenir un véritable espace virtuel ou chaque élément devient support d’information sans écran.
Les artistes seront pionniers de cette démonstration d’un « futur sans écran »
Je vois là des perspectives infinies d’immersions et de créations interactives qui pourraient trouver un véritable accomplissement dans le monde de l’art, un de nos 5 pôles d’intérêt.
Notre Fondation s’est donc engagée à financer la première étape de ce projet en créant pour commencer un espace Voight Kampff entièrement fonctionnel dans une galerie d’art.
C’est pour mon épouse et moi-même, une certaine façon de donner aux artistes le moyen optimal de remplir la mission que leur a reconnue le généticien et essayiste français Albert Jacquard pour qui « une oeuvre d’art est un moyen de communication entre celui qui la crée et celui qui l’admire, répondant ainsi au besoin humain le plus spécifique : mettre en commun ».
Clin d’oeil au 7éme art:
Il faut croire que le cinéma est inspirant et le patronyme d’Adam prédestiné : « le Voight Kampff » est à l’origine un appareil inspiré du détecteur de mensonges et employé par les « Blade Runners », policiers chargés dans le film culte de Ridley Scott, de déterminer si un individu est un humain ou un « réplicant », en évaluant son potentiel d’empathie par l’étude comparative des mesures telles que les variations de la respiration, ou du rythme cardiaque.
Je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec un autre film césarisé en 2019:
Une start-up propose des voyages dans le temps en mélangeant artifices théâtraux et reconstitutions historiques : les clients peuvent ainsi replonger dans l’époque ou l’instant de leur choix en grandeur et émotion réelles. Tel est le scénario original du film de Nicolas Bedos: la Belle époque.
Si les voyages dans le temps constituent bien un fantasme récurrent souvent décliné au cinéma et en littérature, le virtuel mis au service de notre quotidien tendrait presque à pouvoir le rendre réel.
On emploie communément l’expression « réalité virtuelle », mais n’est-ce pas le propre de toute réalité que de l’être, puisqu’elle n’est au fond que la traduction du sens du regard que chacun porte sur les choses ?
Grâce à Voight Kampff on pourrait presque inverser la tendance et parler de … virtualité réelle. »