21 Déc Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants mais peu d’entre elles s’en souviennent*
C’est la semaine de Noël,
On parle de la magie de Noël on l’associe à la lumière et la paix, on va même jusqu’à dire que c’est un état d’esprit : elle réveille en nous, chaque année, une certaine nostalgie de l’enfance.
Magie, amour, don, partage, cadeaux…
Ce peut être aussi une période où l’on se sent très seul, ou la frénésie consommatrice peut nous étourdir jusqu’à nous faire oublier que le Père Noël vit au Pôle Nord … et non en Chine.
Que dire de cette édition 2020, quand on sait que Noël c’est surtout être tous réunis … alors que la conjoncture sanitaire rendrait la mise en pratique de cette définition irresponsable envers ceux que l’on aime.
Autrefois, l’un des charmes de la veillée de Noël, consistait à raconter des contes et légendes aux plus jeunes.
Ces petites graines de rêves plantées dans nos mémoires d’enfants ont pour certaines d’entre elles été des compagnes de route évolutives.
Leur résonnance enfouie ressurgit de façon variable selon les périodes de nos vies et les vibrations du monde.
Aujourd’hui, c’est un conte pour enfant que je voudrais partager : une sorte d’invitation à nous prouver à nous-même que nous faisons partie de ceux qui se souviennent avoir été petits.
Je pense à un conte publié en 1947 par Michèle Colmont.
C’est l’histoire de Michka, petit ours en peluche, qui la nuit de Noël, s’enfuit de chez sa maitresse, une petite fille trop gâtée qui le maltraite.
Il se retrouve dans la neige et le froid et découvre le monde et la vie qui l’entoure. Au hasard de ses pérégrinations il rencontre le Renne de Noël et son traineau chargé de jouets et apprend que dans la tradition de cette nuit particulière chacun doit faire une bonne action, aider son semblable, réparer les injustices… Il décide d’aider le Renne à distribuer les cadeaux dans chaque maison.
Arrivé devant la dernière, une cabane misérable dans laquelle vit un petit garçon malade, il ne reste plus de jouet dans le grand sac.
Alors Michka renonce à sa liberté pour redevenir un jouet.
Intemporel et mélancolique ce conte a marqué des générations d’enfants devenus grands. Le concept de bonne action est une incitation à l’échange et à la mise en pratique de la générosité et du partage.
La terminologie est peut-être un peu primaire et surannée mais dans notre quotidien « d’adultes dans l’action » il est à souhaiter que nous en fassions certaines qui s’y apparentent : à méditer, dans la perspective des traditionnelles prises de bonnes résolutions de fin d’année !
Quand Antoine de St Exupéry a dédié son oeuvre mythique Le petit Prince
au romancier et journaliste français Léon Werth, il a explicitement précisé que sa dédicace s’adressait à celui-ci « quand il était petit garçon ».
C’est modestement à cette partie de nous-mêmes que je souhaite un très joyeux Noël !
Je reprendrai début janvier une ligne éditoriale plus « classique » pour continuer de partager des sujets de réflexion « d’adulte » propres à nous permettre d’amorcer une nouvelle année qui commencera bientôt sous des auspices que l’on ne peut que souhaiter meilleurs.
*Antoine de St Exupéry