07 Jan Voici venu le temps d’entamer avec enthousiasme une nouvelle année
Voici venu le temps d’entamer avec enthousiasme une nouvelle année et de tourner la page des douze derniers mois passés.
L’heure est donc traditionnellement aux bilans et perspectives !
Nous sommes encore loin de connaître dans le détail les conséquences sociétales économiques et géopolitiques à venir induites par l’année écoulée : nos vies ont été chamboulées, nous avons eu l’impression que nos libertés étaient restreintes, les états les plus riches et les banques centrales ont déversé un déluge de monnaie pour éviter l’effondrement et acquérir en primeur les premières doses de vaccin.
Cette crise Covid a mis en exergue la vulnérabilité et l’impréparation de nos systèmes bancaires, politiques et sanitaires et a été l’occasion d’une compétition entre nos démocraties et les modèles autoritaires en vigueur à Pékin ou Moscou.
Va-t-on assister à un basculement de l’Histoire ?
Il y a un an presque jour pour jour – le 9 janvier2020 – le virus de la Covid 19 était formellement identifié et le niveau d’urgence décrété par l’OMS pour la Chine, mais pas pour le reste du monde encore loin de se douter du tsunami à venir
Il faudra attendre le 25 janvier – en pleine période du Nouvel An chinois- pour que soit déclaré l’état de guerre sanitaire et le 30 janvier pour passer à celui d’urgence internationale.
En février 2020, Sylvie Briand, Directrice du département Pandémies de l’OMS, félicitait le courage et de la conscience civile de la Chine qui sans hésiter a confiné 50 millions de personnes pour enrayer l’épidémie.
Aujourd’hui, alors que Wuhan semble avoir repris le cours d’une vie normale, le Président chinois se sert de l’argument enviable de la reprise économique du pays pour asseoir sa position d’Homme providentiel. Depuis la Chine cherche à se présenter comme fournisseur de « solutions post-covid » mais ce discours ne prend que dans une partie du monde : plus que jamais elle reste une puissance clivante.
Que dire des USA où en trois mois, plus de 350’000 personnes ont trouvé la mort – bilan plus de trois fois plus élevé que celui des soldats tombés au Vietnam – et où des millions d’américains ont perdu leur emploi : du jamais vu depuis la grande dépression des années 30 !
S’ensuivront des joutes verbales, largement relayées par les media, au cours desquelles Pékin et Washington vont s’affronter sans relâche.
Pour Donald Trump la Chine est seule responsable de ce cataclysme et il ira même jusqu’à suspendre le soutien financier à l’OMS qu’il accuse d’être à la botte du gouvernement chinois.
Il fera courir le bruit que le virus serait en fait parti de l’institut de virologie P4 de Wuhan.
Le pouvoir chinois rétorquera en accusant les USA de détourner l’attention du public de leur mauvaise gestion en inventant ces allégations mensongères. Il ira même jusqu’à prétendre que le virus aurait en fait été importé dès octobre 2020 par des soldats américains lors des jeux mondiaux militaires organisés à … Wuhan.
Il est pourtant vraisemblable que le basculement vers l’Asie n’est pas encore pour demain.
Le modèle américain malgré ses incontestables faiblesses dispose d’une réelle capacité de rebond et reste le plus attractif : c’est là que veulent migrer les jeunes !
En attendant le monde a été mis à genoux et si les regards par habitude se sont tournés alternativement vers la Chine et les USA pour suivre ces échanges nourris , on ne peut que constater un net affaiblissement stratégique de l’Europe.
L’omnipotence de l’Etat ne semble pas avoir été synonyme d’efficacité dans la gestion de cette crise et il y aurait encore beaucoup à dire… et à consolider.
Beaucoup d’’incertitudes demeurent à l’aube de cette année nouvelle.
Alors que souhaiter ?
La sagesse m’incite à emprunter la formulation d’une sorte de « préambule aux voeux » à un écrivain autrichien dont je vous laisse méditer cet extrait de ses lettres à un jeune poète :
« Pour l’instant, vivons les questions. Peut-être un jour entrerons-nous ainsi peu à peu sans l’avoir remarqué à l’intérieur de la réponse. ».*
Bonne année à tous !
*Rainer Maria Rilke (1875-1926)
